Le moteur

 

 

 

LE MOTEUR DE LA CBR (modèles 2004 à 2006)

 

 

    Type Monocylindre, 4 temps, simple ACT et 2 soupapes, refroidi par eau


    Cylindrée 124,7 cm3


    Alésage x Course 58 x 47,2 mm


    Rapport volumétrique 11 à 1


    Puissance maxi. 9,7 kW à 10 000 tr/min (95/1/EC)


    Couple maxi. 10,1 Nm à 8 000 tr/min (95/1/EC)


    Boite 6 rapports


    Capacité d’huile 1,3 litres

 

 

 

COMMENT CA MARCHE ?

 

On parle souvent de "moteur à explosion" mais il serait plus correct de dire "moteur à combustion interne".

Il n'y a pas de détonations dans le moteur, au contraire on les évites sinon c'est un signe de défaut du fonctionnement.

 

Le moteur transforme une énergie chimique (le carburant) en énergie mécanique par combustion. Celle ci est confinée dans le cylindre, le piston coulisse en un mouvement rectiligne alternatif. Ce mouvement est transformé en rotation par la bielle qui entraîne le vilebrequin. Le haut du cylindre est obturé par la culasse équipée de deux soupapes. Le cylindre est alimenté par un mélange air/essence issu du carburateur par une entrée que l'on appelle "admission". Les gaz brûlés sortent par ce que l'on appelle "l'échappement". Les soupapes sont commandées par l'arbre à cames, elle s'ouvrent et se ferment à chaque cycle de fonctionnement du moteur, l'une d'elle autorise l'admission et l'autre autorise l'échappement. Elles assurent l'étanchéité du cylindre lorsque qu'elles sont fermées

 

Le moteur de la CBR est un 4 temps, c'est à dire que son fonctionnement est décomposé en quatre phases :

  1. L'admission. Entrée du mélange air/essence issu du carburateur, la soupape d'admission s'ouvre et le piston descend ce qui crée un effet d'aspiration. Lorsque le piston est au plus bas de sa course on dit qu'il est au PMB (point mort bas).
  2. La compression. La soupape d'admission se referme puis le piston remonte en comprimant le mélange afin d'augmenter la puissance de la combustion. Lorsque le piston est au plus haut de sa course on fit qu'il est au PMH (point mort haut).
  3. La combustion. Le piston étant au PMH la bougie produit une étincelle qui enflamme le mélange air/essence. La brusque combustion repousse le piston vers le bas.
  4. L'échappement.  La soupape d'échappement s'ouvre et le piston remonte en poussant les gaz brûlés dans l'échappement

 

LA CYLINDREE

 

L'alésage c'est le diamètre du cylindre. La course c'est la distance parcourue par le piston entre le PMH et le PMB. De ces deux informations on peut en déduire la cylindrée par la formule suivante :

 π x Alésage x Alésage x course / 4 = Cylindrée

3.14159 x 5.8cm x 5.8cm x 4.72cm / 4 = 124.7 CC

 

La cylindrée est exprimée en centimètres cubes ou "CC", les valeurs de l'alésage et de la course sont converties en cm.

 

 

LE PISTON

 

Son mouvement dans le cylindre met en rotation le vilebrequin via une bielle. Il subit de fortes pressions et doit encaisser de fortes chaleurs. Il faut aussi qu'il soit étanche et pour cela il dispose de segments.

Un segment est un anneau fendu très mince, cassant mais élastique. Il est inséré dans les logements prévus à cet effet sur le piston. Sur la CBR nous avons 3 segments qui ont chacun un rôle à jouer :

Le segment de feu, le plus haut, permet à l'explosion du mélange de carburant d'imprimer une poussée maximale au piston, il arrête les gaz brûlants et réduit la température de la paroi du piston sous lui.

Le segment d'étanchéité, celui du milieu, assure le complément d'étanchéité des gaz passés à travers le segment de feu.

Le segment racleur, le plus bas, sert a racler l'huile présente sur le cylindre sous le piston pour éviter qu'elle soit brûlée. Cette huile provient du carter moteur et lubrifie le cylindre par projections.

 

 

 

ARBRE A CAMES ET SOUPAPES

 

L'arbre à came est une pièce cylindrique ou sont usinées deux cames, sortes d'excroissances glissant sur les patins des culbuteurs. La forme des cames et leur position dans l'axe détermine le moment d'ouverture et de fermeture des soupapes.

Sa rotation est assurée par ce que l'on appelle "la distribution" qui se fait par chaîne dans le cas du moteur de la CBR. La sortie du vilebrequin entraîne la distribution, le temps de faire deux tours l'arbre n'en fait qu'un.

 

       

 

 

C'est sur les coupelles à ressort que les culbuteurs appuient, ces coupelles sont fixées au niveau de la queue des soupapes. La tige est insérée dans la culasse dans des passages appelés "guides". La tète de la soupape fait office d'obturateur et repose dans un logement appelé "siège de soupape" sous la culasse dans la chambre de combustion. Le collet renforce la liaison entre la tige et la tête.

 

Elle doit supporter de nombreuses contraintes dont les frottements, la chaleur et les chocs. Au régime maxi de la CBR (12000 tr/min.) la soupape tape sur son siège 100 fois par seconde.

 

 

 

 

Le jeu aux soupapes

 

Au bout du culbuteur on a une sorte de vis réglable, c'est elle qui appuie sur la coupelle qui la coiffe la soupape. Le jeu aux soupapes c'est l'espace qui se trouve entre le dessus de la coupelle et de dessous de la vis qui appuie dessus. Cet écart est important et doit être réglé finement pour que les soupapes agissent au bon moment et ne détruisent pas le moteur.

Le problème sur la CBR c'est que l'accès aux soupapes est restreint et qu'il faut démonter pas mal de pièces. Il faut parfaitement connaître la méthode de réglage pour ne pas casser le moteur. Le jeu de la soupape d'admission doit être de 0.6mm, celui de la soupape d'échappement de 0.27mm.

 

 

DIFFERENCES ENTRE LE 4 TEMPS ET LE 2 TEMPS

 

4 TEMPS 2 TEMPS
Cycle complet sur 2 tours Cycle complet sur 1 tour
Puissance plus faible Puissance env. 1.5 fois supérieure
Usure plus faible Usure plus rapide
Moteur plus lourd Moteur plus léger
Moteur complexe Moteur simple
Lubrification par huile en carter Lubrification par le carburant
Taux de compression élevé Taux de compression faible
Sonorité grave Sonorité aigue
Bonne combustion Combustion incomplète
Frein moteur plus fort Frein moteur plus faible
Pollution atmosphérique plus faible Pollution atmosphérique plus forte
Consommation plus faible Consommation plus forte

 

 

FONCTIONNEMENT D'UN MOTEUR 2 TEMPS

 

Ce moteur est dépourvu de soupapes. Il effectue, comme le 4 temps, une admission, une compression, une combustion et un échappement mais à chaque tour du moteur. C'est ce qui le rend plus puissant et plus nerveux. Grâce à sa lubrification via le carburant il peut être installé pratiquement dans n'importe quel sens. Son système d'admission est souvent équipé d'un clapet, parfois d'un distributeur rotatif.

 

1er temps : Compression, combustion, détente

Le piston est au PMH, le mélange est enflammé et le piston est poussé vers le bas du cylindre.

 

2ème temps : Admission, échappement

Le piston descend, le clapet (en jaune) se ferme, et le mélange air/essence/huile stocké dans le bas moteur est poussé dans la chambre de combustion par compression. Cette poussée chasse les gaz précédemment brûlés vers l'échappement. En bref, le mélange prend la place des gaz. Ensuite le piston remonte ce qui crée une aspiration au niveau de l'admission, le clapet s'ouvre, et un nouveau volume de mélange air/essence/huile prend place dans le bas moteur.

 

Les normes anti-pollution en vigueur ont mis au placard les moteurs 2 temps au profit des 4 temps moins polluants. Néanmoins les technologies permettant d'améliorer les moteurs 2 temps en ce sens existent, mais à quel prix, pour quel niveau de complexité ?

 

 

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